lundi 2 juin 2008

Le rêve du matin

Et ce n’était pas le seul indice du jour. Il y avait eu le matin même venant de la nuit, le rêve que j’avais pu cueillir. Alors que mes images nocturnes se faisaient rares, depuis quelques semaines, j’avais été servi quelques heures avant le café.
« Dans le rôle d’un sauveteur,je portais une femme relativement légère, de petite taille, de la taille d’une amie de longue date, Lionnelle, elle n’avait pas de poids. Sa tête étant du coté gauche et je la transportais à bout de bras. Sur un trottoir, j’étais entré jusqu’aux genoux dans une flaque d’eau, puis j’en sortais rapidement pour poursuivre le chemin et entrer enfin dans une sorte de gare routière, souterraine, immense grotte. L’endroit portait le nom d’un lieu de ma jeunesse, nom d’une piscine en centre ville.
Alors que le récit était épars, que seules quelques images étaient conscientes, je le ressenti quand même comme significatif, notamment à propos de la femme.
Alors que dans les rêves précédents, elle était seulement apparue proche, dans mon champ d’intimité, à gauche toujours, voilà qu’elle portait à présent un nom et que le contact était ferme. Je l’avais sur les bras.
Il y avait une suggestion de prise de contact des éléments masculins et féminins. Ceux-ci devenaient proches, se rencontraient, entraient en conjonction.
L’endroit de destination était aussi symbolique, par son nom, il désignait une piscine et l’espace était une grotte.
J’y lisais, à présent dans mon imaginaire la forme, le symbole de l’utérus, de la terre mère.

Ma jumelle longtemps part de moi, mais éloignée de ma conscience, j’étais invité à la rendre à son destin. La part d’elle en moi, je la portais moi le survivant, à l’endroit où nous avions cohabités.
Moi le jumeau survivant, j’avais à en faire le deuil, à m’en séparer.
Etait-ce la lecture de D.W. Winnicott du début du mois qui avait déclenché ce processus. Ces images nocturnes, étaient - elles réactivées par la relecture sur le train du chapitre qui m’avait touché en début de mois.
De toute manière d’apprendre par lui, qu’un de ses patients avait exprimé dans une séance de psychanalyse, une dissociation entre l’élément masculin et féminin en lui, m’avait touché profondément. Un élément féminin en lui parlait à son psychanalyste.
Il était possible qu’en moi, une part féminine existe et agisse parallèlement, me squatte pour le dire autrement, cherche aussi son existence psychique qu’elle n’avait pu développer dans son corps devenu évanescent et qu’elle poursuivait en moi.

C‘était un travail de mémoire qui n’avait rien à voir avec la théorie psychanalytique qu’il pouvait mettre en évidence. C’était d’une autre nature, une sorte de conte, de fantaisie thérapeutique.
Ces moments me confirmaient, me donnaient une fois encore l’assurance de ce qu’avait été pour moi l’hypothèse du VTS.
J’étais structuré doublement, ma part réelle et ma part virtuelle, et le chapitre du livre « Jeu et réalité, » m’avait apporté le filtre d’analyse me permettant d’en sortir. Les images et les coïncidences avaient fait le reste et me conduisaient vers plus unité.

D.W. Winnicot « Jeu et réalité » Folio Essai V La créativité et ses origines. §§ 2 Clivage des éléments masculins et féminins chez l’homme et chez la femme.(cas clinique page 140)

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