mercredi 6 janvier 2010

Héroïne de BD

L’article du journal présentait un nouvel album de la série de Yoko Tsuno, mon héroïne de BD favorite, celle et la seule dont j’avais la collection complète.
En lisant le récit du journaliste,une constatation se mit en place dans ma tête. La série d’albums avait deux volets, deux champs d’action, la terre et l’espace. C’est ce dernier qui m’intéressait le plus, qui me touchait différemment, profondément. Cette perception a propos de cette série était nouvelle et réactivait mon histoire..
En rassemblant mes albums dans la bibliothèque pour retrouver la trame des histoires, je découvrais deux fois le n° 21 : « La porte des âmes ».
Etonnant, il y avait comme une sublimation en cours, comme une quète marquée d’une âme, une âme perdue dans l’espace, qu’il fallait retrouver, sans trop savoir ou chercher.
Dans la série, je percevais une quête vitale entre la terre et le ciel, vers un monde mystérieux curieux, Vinéa. Mot étrange crée de toute pièce, doux à prononcer, remplit de mystère. Monde à la fois lointain et proche.
Ce monde des images, aux planches multiples, dans une mosaïque de situations avait créer un univers particulier, projeté vers l’extérieur sur l’écran de l’imaginaire de l’auteur, pour retrouver un être trop tôt disparu.
Cette héroïne crée par petites touches d’intuition, de logique, de rigueur technique était comme un double pour l’auteur. « C’est l’amie que j’aurais voulu avoir et que je n’ai jamais eu la chance de rencontrer. »
Cette citation de l’auteur ouvrait la porte à l’hypothèse qui m‘avait aussi tant touchée. Il lui avait donné l’apparence, une présence, une vie virtuelle en créant ce personnage. Il avait incarné sa jumelle disparue et trouvé l’espace nécessaire pour la recréer, la faire sienne et lui donner l’occasion de vivre la part de la vie, qu’elle n’avait pu vivre car elle était disparue trop tôt in utéro.
Son véhicule favori de déplacement était l’avion,le refuge dans lequel, elle se déplaçait symboliquement, qui restait le fil rouge, le lien dans ses aventures.
En image, avec des mots, l’auteur essayait souvent de remonter dans le temps pour renouer avec celle qui un jour avait partagé sa vie, sa jumelle compagne éphémère.

Hypothèse sans doute mais mystère de la créativité qui s’exprime par l’image et qui ravit ses lecteurs.