jeudi 17 juillet 2008

Ma fille ainée

Bain matinal, le mot « tristounet « repasse dans ma tête et s’associe à la réflexion d’une amie à propos de la tristesse qu’elle percevait chez ma fille, à l’âge où celle-ci devait avoir 3 ,4 ans. Cette réflexion nous avait laissé sans réaction, car comment en effet voir en elle ce que nous ne pouvions voir en nous.
Les nombreux soirs de pleurs qui s’étaient succédés au moment de la mise au lit, avant qu’elle puisse s’endormir venaient eux aussi de revenir sur le tapis.
Pleurs toujours présents dans ma mémoire comme question à résoudre.

Puis mon préavis du 7 Févier, s’ajouta au puzzle à résoudre et une image apparu par association, celle de l’anniversaire de celle-ci, le lendemain.
Cette rupture et cet anniversaire n’étaient-ils pas lié par le principe du remplacement de l’être aimé, décédé, développé dans la théorie de Bert Hellinger.
Ma fille aurait ainsi pu être mandatée, offerte par l’inconscient familial pour faire revivre ma jumelle.
La tristesse perçue par cette amie, les pleurs nocturnes exprimaient aussi la tristesse inexprimable que je portais face à cette jumelle et qu’elle tentait de me faire saisir pour me pousser à la guérison.
Sa profession, infirmière, choisie pour soigner son père entrait tout à fait dans un souhait curatif conséquent à cette mission de remplacement.
Nous étions avec cette association entre la date de naissance et celle de mes préavis entré dans un nouveau domaine d’analyse, dans un espace tout à fait différent, la relation autour de cet fait toujours étrange de la gémellité.
La thèse étant posée, à l’examen des dates, il y avait vraiment concentration de faits importants dans cette période de Février.

L’accident total de ma voiture le premier mars qui suivait pouvait aussi être un indice de cette matrice en souffrance qui venait de voire disparaître un de ses occupants.

vendredi 11 juillet 2008

Le bocal


Dans le petit restaurant à la sortie duquel j'avais été présenté à Renaud, je déjeunais avec mon ex-collègue, celle avec qui j’avais dix ans plus tôt, partagé pendant trois ans le même bureau, avant de déménager dans un bureau paysager.
Depuis notre séparation due à mon préavis, nous avions eu l’occasion de partager quelque repas de midi. Le dernier, datait de plus de deux ans.
De reparcourir le cercle des connaissances, des moments communs, nous avait fait du bien.
En guise de conclusion, elle rappella une de mes phrases qui l’avait beaucoup marquée et que je devais avoir dite quelques mois après notre séparation forcée.


“Oui, nous deux, nous étions comme deux poissons rouges dans le même bocal.”

Cette métaphore n’était plus dans ma mémoire, ni dans ma grille du temps, mais elle synthétisait sans doute avant que je n’en aie la confirmation de Renaud, la situation projetée de la symbiose foetale qui était mise en scène dans cette période de cohabitation.
La phrase l'avait étonnée et marquée. Cette perception me donna envie de lui parler de mon texte en anglais qui marquait finalement le développement de cette thèse.
Nous étions des survivants mis en face par hasard.

mardi 8 juillet 2008

Collègue de bureau

Elle fait partie des collègues avec qui je ressent une affinité particulière suite à une émotion étonnante vécue en sa présence, un midi, après le retour de la Sadhana. Puis quelques temps plus tard, elle m’avait confié, à la machine à café, l’impression puissante et forte d’unité, de numinosité qui l’avait envahie à Montmartre lors d’une viste à la basilique. Ces événements nous avait rapprochés mais je sentais chez elle, une sorte de frein ferme et net à poursuivre et à échanger dans ces domaines. Elle ne donna pas suite à la proposition de prendre ensemble le sandwish du midi.
Au printemps suivant, elle m’offrit quelques plants de Tournesol, ma fleur fétiche. Il fallait toujours un élément concret pour entrer en dialogue. Bien des mois après, la distance avait commencé à fondre au fur et à mesure de son passage auprès de ma collègue avec qui elle partageait un objectif d’apprentissage d’une langue étrangère.
Un premier échange sur la claustrophobie qu’elle vivait au cinéma, nous avait encore rapproché.
L’année dernière, elle décida de participer au cours de Tai Chi et de ce fait, ouvrit l’espace à un échange plus riche entre nous.A partir d’une lecture sur cette activité, le sujet qui nous lança dans un échange profond était sa sensation de vertige qui l’empèchait de s’approcher de mon nouvel espace de travail donnant la vue sur le patio à partir du 7 ème étage. Au centre du plateau, ou je l’avais rejoint, de fil en aiguille, malgré mes questions exploratoires, pour cerner cette particularité qu’elle souligna d’un « Oui Docteur » elle accepta de répondre sans difficulté, en toute confiance.
J’appris qu’elle ne supportait pas que l’on s’approcha d’elle par le coté gauche, qu’elle avait une oreille moins sensible de ce coté et qu’elle s’arrangeait toujours pour transporter le contact vers le coté droit.
Le champ entre nous me laissait supposer qu’elle aussi était une survivante mais elle ne sourcillait pas à mes invitations de prendre ce point de vue pour l’explorer de son coté. Il fallait aller lentement, prudemment,et encore. La maturation d’un échange de ce type demandait du temps, beaucoup de temps. Il n’y avait pas de son coté une demande nette précise.Seules les circonstances pourraient faire bouger la situation, il fallait patienter, patienter.