mardi 8 juillet 2008

Collègue de bureau

Elle fait partie des collègues avec qui je ressent une affinité particulière suite à une émotion étonnante vécue en sa présence, un midi, après le retour de la Sadhana. Puis quelques temps plus tard, elle m’avait confié, à la machine à café, l’impression puissante et forte d’unité, de numinosité qui l’avait envahie à Montmartre lors d’une viste à la basilique. Ces événements nous avait rapprochés mais je sentais chez elle, une sorte de frein ferme et net à poursuivre et à échanger dans ces domaines. Elle ne donna pas suite à la proposition de prendre ensemble le sandwish du midi.
Au printemps suivant, elle m’offrit quelques plants de Tournesol, ma fleur fétiche. Il fallait toujours un élément concret pour entrer en dialogue. Bien des mois après, la distance avait commencé à fondre au fur et à mesure de son passage auprès de ma collègue avec qui elle partageait un objectif d’apprentissage d’une langue étrangère.
Un premier échange sur la claustrophobie qu’elle vivait au cinéma, nous avait encore rapproché.
L’année dernière, elle décida de participer au cours de Tai Chi et de ce fait, ouvrit l’espace à un échange plus riche entre nous.A partir d’une lecture sur cette activité, le sujet qui nous lança dans un échange profond était sa sensation de vertige qui l’empèchait de s’approcher de mon nouvel espace de travail donnant la vue sur le patio à partir du 7 ème étage. Au centre du plateau, ou je l’avais rejoint, de fil en aiguille, malgré mes questions exploratoires, pour cerner cette particularité qu’elle souligna d’un « Oui Docteur » elle accepta de répondre sans difficulté, en toute confiance.
J’appris qu’elle ne supportait pas que l’on s’approcha d’elle par le coté gauche, qu’elle avait une oreille moins sensible de ce coté et qu’elle s’arrangeait toujours pour transporter le contact vers le coté droit.
Le champ entre nous me laissait supposer qu’elle aussi était une survivante mais elle ne sourcillait pas à mes invitations de prendre ce point de vue pour l’explorer de son coté. Il fallait aller lentement, prudemment,et encore. La maturation d’un échange de ce type demandait du temps, beaucoup de temps. Il n’y avait pas de son coté une demande nette précise.Seules les circonstances pourraient faire bouger la situation, il fallait patienter, patienter.

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