mardi 29 septembre 2009

Ballade d'automne













La douceur de la température m’avait donné l’envie de faire une longue promenade et surtout de profiter de l’été indien avant les intempéries.
Sur le plateau, au dessus de la vallée,l’espace s’étendait à perdre de vue et seule le bâtiment massif de la clinique était reconnaissable dans le fond du paysage. Il cassait un peu cette impression de vide, de désert, d’isolement. Il n’y avait ni voitures,ni promeneurs sur le chemin de campagne empierré qui serpentait droit devant. Seul le crissement de mes chaussures rythmait la marche depuis une heure.
Au loin, sur une section droite du chemin, apparu un marcheur, avançant d’un pas soutenu, se démarquant d’une paire de promeneurs qui venaient de faire demi-tour.
Nous avancions l’un vers l’autre au même rythme, avec l’intention chacun d'avancer et non de flâner.
Au fur et à mesure que la distance diminuait, la silhouette se précisa. C’était une jeune femme blonde, mince, en short. Alors que l’approche m’avait paru lente, la rencontre se précipita. J’avais à peine le temps de la découvrir, de regarder le galbe de ses jambes effilées, sa taille, son visage, qu’elle fut à ma hauteur.
A la fois respectueux de sa solitude de marche, de son intimité, je la laissais passer sur ma droite et la saluais comme il se doit d’un bonjour sonore et ferme. D’une humeur maussade, visage fermé, elle poursuivi son chemin sans réaction apparente, muette comme une carpe.
Un peu étonné, après quelques pas, je me retournais pour constater que ce n’était pas une apparition mais une vraie rencontre.Le contraste entre son allure et son comportement me choquait.
De retour à mon pas, je poursuivais la randonnée par un passage dans un quartier habité où l’a aussi, tout le monde avait disparu. Le calme régnait et de temps à autre j’étais dépassé ou croisé par une voiture.
Depuis une bonne demi-heure,je n’avais plus croisé personne.
Au carrefour,la route repartait vers la droite pour un chemin de traverse devant en principe me ramener dans mon quartier. Le chemin devenait sinueux et vallonné quand à hauteur d’une maison, surprise. De son pas, ferme et masculin, apparu de nouveau en face la marcheuse blonde. Je lui laissais mon côté gauche, bien décidé à la croiser en faisant la moue quand sortie sans doute de ses pensées, et apaisée par sa marche, elle m’aperçu et à ma hauteur me fit un large sourire, mêlé d’étonnement et de surprise. Je passais muet, le sourire vague, devant cette réaction inattendue, trop lent à profiter de l’aubaine et dépassé.
Les deux rencontres d’une nature opposée m’étonnaient.
La probabilité était faible, voire impossible que les deux seules personnes rencontrées en deux heures soient identiques.
Nos chemins s’étaient croisés par deux fois comme s’il fallait insister, la sortir de son enfermement.
Le hasard s’en mêlait pour l’éveiller ou était-ce pour moi, un rêve éveillé, l’incarnation de ces figures féminines qui me visitent la nuit.
Marcheurs solitaires, nous repartions solidaires sans doute en rêvant à l’autre et à la convivialité de la dualité.

mardi 1 septembre 2009

Invitation verbale

Alors que ma mauvaise sieste venait de prendre fin,sans m’avoir apporté un bon temps de relaxation dans cette journée trop chargée,la sonnerie de la rue retentit.
La journée était belle avec un ciel sans nuages et du corridor sombre,j’ouvris la porte sur la rue ensoleillée découvrant, oh agréable surprise,une jolie dame qui certainement n’était ni un colporteur, ni un mendiant. Radieuse, bronzée, une tennis woman, en quelque sorte, venait nous inviter au BBQ de la rue, à la fête des voisins.
Dans toutes les activités de la journée, elle était arrivée au moment adéquat pour que je puisse lui ouvrir.
Pour me mettre à sa hauteur, je descendis deux marches et la conversation commença autour de l’action prévue par un groupe de voisins du bas de la rue.
Agréable à regarder, dynamique, enjôleuse presque, elle me mit immédiatement à l’aise. Nous étions comme de vieilles connaissances. Le courant passait.
C’était la première fois que nous étions en contact verbal alors que plus d’une fois, au fil des détails qu’elle apportait,je l’avais croisée. La dernière fois quand le soir, elle se promenait avec son mari sur l’autre trottoir. « Je suis plus petite que lui » ajouta-t-elle. En effet l’image d’un couple de taille différente passant un de ces derniers jours, et qui m’avait salué cordialement me revient en mémoire..
Nous étions tous les deux sur la première marche, à égalité. Quand elle se saisit de son crayon pour noter nos noms et adresse de téléphone, elle utilisa surprise sa main gauche.
Avec ravissement, je croisais son regard aussi souvent que possible. Ses beaux yeux marrons, pétilliaient agréablement d’un regard profond et frais. Elle était directe, franche comme pouvait le laisser supposer la démarche entreprise, de passer à toutes les portes pour inviter à l’événement.
Détails après détails, je me rendais compte qu’elle était une battante et pas simplement sur la balle de tennis mais dans le bâtiment.
C’était bien elle qui avait pavé l’entrée des maisons contiguës qui venaient de se terminer dans le bas de la rue au n° 13.
Au cours du sommeil, la nuit suivante, les instants de la rencontre repassaient dans mon cinéma intérieur.
Comme mes collègues préférées du bureau, elle était du genre amazone, un brin masculine, sportive plus que la moyenne.
N’était- elle pas elle aussi, influencée par le syndrome du jumeau perdu.
Ne faisait-elle pas partie de la famille de ceux qui cherchent toujours et partout l’autre.
La fête du 12 Septembre apporterait des indices complémentaires.